suède 2013

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NOUS

Sommes une famille composée ou plutôt recomposée d'individus marqués par le voyage.
Les parents ont bien roulé leur bosse, mais ont du mettre leur vie entre parentheses quelque temps, leur vie mais aussi leur gout du voyage et peut etre aussi leur physique ( un peu tout de même ).
Quant au rejeton il est lui le pur fruit d'un voyage et nous l'espérons sera aussi le pur fruit de nos voyages.... Voila nous n'avons pas d'autre ambition que celle de vous faire partager nos excursions petites ou grandes , passées ou futures......

mercredi 3 novembre 2010

LE TREK DU LANDMANNALAUGAR

50 Kilomètres de Landmannalaugar à Thorsmork



Après quatre heures de bus beaucoup de monde s’arrête à Landmannalaugar, peu, finalement, prendront le chemin du trek.

Nous arrivons un jour de pluie. D’emblée nous sommes dans l’ambiance.

Nous installons rapidement notre tente et préparons le repas. Nous sommes heureux d’être arrivés un peu anxieux aussi.

Nous décidons de passer la journée ici. Nous profitons des paysages, nous promenons aux alentours et surtout nous profitons de la source d’eau chaude. Quel bonheur de prendre un bon bain dans une eau à plus de 40degres sous un petit crachin !



1er Jour de trek : de Landmannalaugar à Alftavatn en passant par Hraftinnusker :



Nous quittons Landmannalaugar en contournant un champ de lave pétrifié pour atteindre des sources d’eau chaude qui dégagent une odeur d’œuf pourri. La piste est une succession de montées et de plateau jusque Hraftinnusker.

C’est une succession de couleurs aussi, les montagnes sont tantôt rouges vertes, beiges, grises…

Le dernier de ces plateaux est un désert noir. On y trouve, au pied d’un Cairn, une plaque commémorant la mémoire d’un jeune israélien mort ici, surpris par le blizzard, le 27 juin 2004. Il avait 25 ans.
Nous nous y arrêtons un instant pour nous reposer, nous recueillir, aussi un peu. Janique dépose de la main un baiser sur la plaque. Je suis toujours surpris par ses petits gestes de compassion .Ils ne sont jamais ridicules, jamais exubérants, toujours discrets, toujours bien placés, toujours touchants.

Il est 12h15 et nous sommes à Hraftinnusker. Normalement c’est notre première étape. Nous nous demandons s’il ne vaut pas mieux continuer. La gardienne nous souhaite la bienvenue et nous encourage à continuer. Le dénivelé est négatif, le temps restera au beau fixe c’est vendu ! Nous repartons après avoir mangé et nous être réchauffés au soleil !



Le chemin, balisé par de longs piquets plantés à intervalles réguliers, traverse de petits glaciers entrecoupés de ravins .

Après une courte ascension, nous passons d’autres sources d’eau chaude à l’odeur caractéristique et longeons une petite rivière qui prend des couleurs étranges : rouge, orange, tiens du bleu ici et du vert là !


Arrivés dans un vallée herbeuse il nous faut franchir cette rivière. C’est notre premier passage à gué du Trek. J’enfile mes chaussons néoprène et j’y vais ! Et, là, c’est le drame…..

L’eau est si froide que j’en ai les pieds cisaillés, c’est une douleur insupportable et c’est une petite rivière, Janique est saisie elle aussi ; elle manque de chuter et mouille une de ses chaussures.

La fatigue commence à se faire sentir, le refuge nous paraît encore loin. Le temps s’assombrit. Le moral baisse.

Le chemin descend lentement vers une piste de 4X4 qui mène au refuge. Enfin nous y voila. Nous ne plantons pas la tente tout de suite. Nous nous préparons une soupe et un thé. La journée a été longue : 24 KM, 9heures de marche.




2eme Jour de trek : de Alftavatn à Botnar :

La « nuit » fut réparatrice, nous sommes reposés.


Nous prenons un café au bord du lac et admirons le spectacle. Dans une petite rivière qui se jette dans le lac, des petits poissons filent à une vitesse incroyable. L’air est frais, le soleil nous a quitté, mais nous ne sommes pas venus pour bronzer…

Le chemin suit sa course dans cette verte vallée que nous avions abordée la veille vers une seconde rivière que nous devons traverser. Je sors mes footsacks, mais enfile quand même mes chaussons néoprène. Je traverse et fais sensation avec mon équipement, mes pieds sont secs, c’est le bonheur. Désormais je n’enlèverai plus mes chaussures j’enfilerai directement mes footsacks.


Nous quittons la vallée, retraversons une rivière au gué que nous appèlerons « gué de la baffe » ou « gué de la taloche » !

Depuis le début nous suivons ou dépassons un père, son fils et sa fille.
  Depuis le début ils s'engueulent en flamand. Depuis le début il apparaît que sa fille est quand même, il faut le dire, une belle emmerdeuse.

Alors que nous nous préparons à traverser la rivière, le père et la fille sont de l’autre coté, occupés à se sécher les pieds. La fille braille, le père, excédé, se lève et lui en colle une (une baffe ou une taloche). A partir de cet instant, nous n’entendrons plus la fille qui se décidera enfin à marcher en portant son sac à dos…..sans gueuler….comme quoi…..mais bon la randonnée ça ne devait pas être son truc.

Nous attaquons un paysage lunaire c’est noir, c’est plat. Nous nous y arrêtons pour manger.

On a l’impression d’être des spationautes, surtout avec les lyophilisés. Nous ne l’apprendrons que plus tard mais cet endroit s’appelle le désert d’ARMSTRONG. Avant leur alunissage les astronautes américains étaient venus s’entraîner ici. Comme ça, sur la lune, ils n’étaient pas dépaysés.


Les températures remontent, il fait chaud. Au loin, alors que nous avons repris notre route, nous distinguons de petites tornades qui font tourbillonner les cendres dans les airs. C’est assez impressionnant d’autant que nous sommes seuls.


Un désert, c’est comme un train, ça peut en cacher un autre. Le second est plus vallonné. Après chaque colline, nous espérons trouver le refuge. Il apparaît enfin, en contrebas, sur notre gauche.
A coté du refuge, coule un ruisseau au bord duquel nous nous installons, nichés dans un creux, dans un petit écrin de verdure qui contraste avec les étendues noires qui nous entourent.


Apres nous être posés, nous allons découvrir-sur les conseils de la gardienne, tout droit sortie de l’âge des vikings- le canyon qui se trouve à une demi heure de marche. C’est impressionnant. Pour reprendre un terme d’escalade « ya du gaz ». Au pied de vertigineuses parois coule avec fracas une rivière en furie. On est peu de choses.



Dans la nuit, confirmant les prédictions de la gardienne le vent se lève et comme elle l’avait prédit ça souffle de plus en plus. La cendre omniprésente s’immisce dans notre tente. On en a partout. Au petit déjeuner, omelette et céréales, ça crisse sous la dent.

Ce vent et ses nuages de cendre ne nous quitteront plus.


3eme Jour de trek : de Botnar à Thorsmork.


Nous laissons le refuge pour l’ascension d’un col. Nous sommes emmitouflés dans nos capuches, les lunettes de soleil protégent nos yeux, non pas des UV mais de la cendre. Janique regrettera de ne pas avoir pris ses lunettes de piscine, en revanche elle ne regrette pas d’avoir emmener des masques fournis lors de la grande panique H1N1, qu’on trouve d’ailleurs en vente au refuge de Botnar. Le vent souffle très fort au col, imprudent je reste sur la crête et manque de faire une chute de plusieurs mètres. Je ne peux pas attendre Janique à cet endroit, je suis obligé de descendre. Le chemin a disparu. Nous descendons dans un pierrier alors que les éléments se déchaînent.


Nous retrouvons la piste et traversons un ravin grâce à une passerelle haut perchée pour nous retrouver, encore, dans un désert...... noir…pour changer….


Nous sommes maintenant au cœur d’un maelstrom de cendres il n’est quasiment pas possible de se poser. Janique veut reposer son genou qui devient douloureux. Nous nous abritons derrière un rocher, un buisson, dans un repli du terrain.

Il n’est pas possible de sortir le réchaud alors nous dévorons nos Powerbar en guise de déjeuner et c’est reparti pour quelques heures de marche.

Une seule solution pour sortir de là : marcher.

Enfin nous escaladons une colline qui nous emmène au dessus des cendres. Le vent souffle encore mais il n’y a plus de cendre. C’est un soulagement ; Nous croisons alors un anglais qui commence le trek, il va dans l’autre sens. Il va la d’où nous venons.

Mais si lui commence le trek, nous, nous le terminons. En effet après un ultime passage à gué nous arrivons dans la « forêt » de THOR.


Le sol de la forêt est malgré tout recouvert d'une épaisse couche de cendres qui mettra quatre ans à disparaître selon notre hôte à reijkajavik. « Forêt », faut le dire vite. Ce ne sont pas des arbres mais de grands buissons. Le plus haut d’entre eux ne doit guère dépasser les deux mètres. Cette verdure, ce calme revenu, nous font un bien fou. On entend chanter les oiseaux.

Même si la fin est proche, nous somme heureux. Nous arrivons enfin au premier refuge de Thorsmork .


On plante les tentes, on prend une bonne douche puis le garde du refuge nous dit qu’il y a un fort avis de tempête et nous invite à nous installer dans une salle « hors sac » à l’abri . Nous suivons son conseil, deux photographes autrichiens suivront.

La police, nous dit-on, a fermé le trek.

Nous passerons la soirée et la nuit avec nos deux nouveaux amis autrichiens qui attendent une fenêtre météo pour aller photographier ce fameux volcan qui nous domine, l'Eyjafjallajökull.

Juste histoire de ne pas avoir trimballé pour rien 40kg de matériel (chacun) tout le long du trek.
Malheureusement, ils quitteront les lieux le lendemain, bredouilles (ou plutôt broucouilles, comme on dit dans le Bouchonnois).

Quant à nous, suivant leur conseil nous planterons notre tente un peu plus loin, à un autre refuge, toujours à Thorsmork. C’est de là que partent les bus pour le retour vers Réijkjavik.

C’est la que se trouve un excellent repas et c’est la que se trouve……..LA BIERE !!!!!

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