Forts de leur expérience passée, les petits rando-pirates décident de retenter l’aventure, mais avec un nouvel objectif et une nouvelle philosophie.
Un nouvel objectif : tester le nouveau matériel flambant neuf, des sacoches Vaude. Une nouvelle philosophie : le bivouac en autonomie totale !
Le cap est donc fixé, non loin de là, dans un paysage que nous avions repéré lors d’un retour de vacances : la campagne verdoyante de Laon. Pour ce qui est de la partie « sauvage » ce n’est pas gagné, car il est ma foie assez difficile de trouver de vrais coins sauvages au nord de Paris. Toutefois, le côté cité médiévale de Laon, que nous n’avons pas manqué de visiter, nous attirait beaucoup.
C’est donc parti pour 3 jours (et oui, le temps nous est compté en cette fin d’été) en autonomie complète avec notre petite tente, matos de camping et nos belles sacoches, vachement plus pratiques. C’est là qu’on se dit que le matériel fait toute la différence dans ce genre d’aventure. Faciles à monter et à démonter, d’un volume intéressant, et surtout d’une grande stabilité, elles ont donné un autre sens à notre petite expédition.
Le départ : Notre périple commence dans le petit village de Molinchart, dont la petite place près de l’Eglise est ravissante. Pendant que nous amarrons notre paquetage, notre loup des mers, tout naturellement, profite du boulodrome pour nous préparer une bonne soupe de sable…Enfin arrive le moment tellement attendu : les premiers coups de pédales, qui en précèdent bien d’autres. Louloup, bien installé dans sa remorque, tractée par Maman bien sûre, admire le paysage, en chantonnant (toujours dans les montées d’ailleurs, aller savoir pourquoi, et comme pour rire, il propose toujours à Maman de pousser la chansonnette à ce moment bien choisi !)
Le terrain est somme toute assez plat, mais le plaisir est intense et le sentiment de liberté inégalable. Nous allons au gré du vent et de la carte, de villages en collines, de chemins en forêts. Mais déjà la faim se fait sentir.
Et oui, quand Maman pédale, Maman a faim et soif. Il faut dire que nous étions partis vers 11h30 et que vers 13H00, nos petits ventres criaient famine.
Première pause au beau milieu des champs, l’occasion idéale pour une pause technique. On a beau avoir l’impression d’être en plein rêve, ce n’est quand même pas un film américain où les super héros ne vont jamais aux toilettes !
Et quel bonheur d’uriner sur l’herbe fraîche et les fourmis, il faut le dire !
Puis on repart pour quelques heures de pédalage, quelques belles montées et quelques splendides descentes en sous-bois, et l’on se dit qu’il faudrait commencer à chercher un coin tranquille pour la nuit, à l’abri des regards.
La forêt nous ouvre grand ses branches pour nous accueillir, et nous élisons domicile pour la nuit en contre bas du chemin, dans les taillis.
On s’installe et l’on prépare l’incontournable feu de camp, plus pour le plaisir et la tradition que pour la cuisine. Louloup découvre le plaisir des chamallows grillés. Pas convaincu au début, il ne lui faudra pas bien longtemps pour en redemander.
Nous nous régalons avec nos chamallows, tandis que les moustiques se régalent sur mes cuisses, bien que je me sois aspergée de spray anti-moustique. J’en garderai le souvenir et les séquelles physiques pendant plusieurs semaines.
Après extinction des feux, au sens propre, nous nous glissons dans la tente, dont la promiscuité ne dérange que nous, Louloup ronfle déjà tant et plus. On s’aperçoit vite que l’espace réduit de la tente se réchauffe à la vitesse grand V, et ça devient vite intenable.
De plus, peu rassurés, nous sommes à l’affût du moindre bruit qui signalerait la présence d’un individu, car c’est notre première tentative de camping sauvage en famille, et l’idée de devoir démonter la tente en pleine nuit, ne nous enchante guère.
Soudain, comme le dit le vieux dicton : « la peur ne prévient pas le danger », voilà qu’un bruit de feuilles et de branches cassées nous parvient. Et merde ! ce qu’on craignait devait arriver !
Jeff appelle : « Y’a quelqu’un ? » - Pas de réponse – encore une fois – toujours rien. Le doute s’installe … Bon s’il y avait quelqu’un, il ou elle se serait manifesté. Une seule façon pour en être sûr. Déterminé, Jeff actionne sa frontale et sort. Il erre autour de la tente, observant du faisceau de sa lampe, mais rien.
Alors que je commence à me rendormir, il m’appelle à voix basse : « vite, viens voir »
Quoi encore ?!
Je m’extirpe du duvet et le rejoins. Sa lampe éclaire faiblement 2 yeux brillants dans la nuit, d’un animal qui paraissait tout aussi interpellé que nous, et tout aussi curieux de sa rencontre. Après enquête il semblerait que ce fût un blaireau ou peut être bien un renard ? Nous avions dû planter la tente sur son chemin habituel. Il est resté un bon moment à fouiner autour de la tente, sans trop s’approcher pourtant. Je craignais qu’il n’éventre la poubelle, laissée sur le côté, mais il n’en fut rien.
Il est vrai que dormir dans les sous-bois, n’est pas chose aisée, car il y a plein de petits bruits. Toute une vie qui se réveille, alors que nous nous couchons. Il faut s’y faire, et décision est prise pour notre prochaine nuit de trouver un endroit en bordure de champs ou dans une prairie.
Deuxième journée de cyclo-rando en forêt de Saint Gobain. Du pur bonheur ! Nous croisons assez peu de randonneurs et nous apprécions le calme et la fraîcheur de la forêt, car il est vrai qu’il fait assez chaud.
Pédalage à gogo là où les roues de nos VTT nous mènent et Pique-nique accompagné d’une petite sieste au programme de cette journée. Nous trouvons un cimetière pour faire le plein d’eau fraîche, merci seigneur !
Nous passons un ancien monastère. Le chemin étant peu praticable avec les remorques, c’est l’occasion pour Louloup de marcher un peu et de se dégourdir les jambes. Pendant toute cette randonnée, il nous a épaté du haut de ses 5 ans. Il a beaucoup marché et apportait toujours une touche de bonne humeur, même dans les moments difficiles. Il m’ouvrait le chemin en écartant grosses branches et cailloux sur le chemin lorsque celui-ci était trop pentu.
Au terme de cette journée, maman dégotte un petit coin de paradis, à l’écart d’un chemin de forêt, qui donne sur une prairie. En surplomb se trouve une maison. Par courtoisie, nous allons voir si les propriétaires sont présents, et si cette prairie fait partie de leur propriété. Un homme un peu étonné nous ouvre la porte. Il confirme nos pensées et nous accorde sa permission de rester pour la nuit. Il n’est pas si tard, et nous prenons le temps de jouer un peu, de se reposer, de se laver grâce aux lingettes parfumées que nous avions emportées. Nous en comparant la qualité, le parfum, et l’on se dit qu’on est quand même mieux un peu décrassé !
On prend les devants cette fois-ci et l’on décide de ne pas mettre le double toit de la tente. A vrai dire, c’est encore mieux pour admirer les étoiles à travers la moustiquaire.
Après une nuit de rêves bien méritée, nous voici repartis pour une petite journée de pédalage avec comme objectif retour à Molinchart. Les paysages boisés laissent bientôt place à l’asphalte de la rue.
Déjà le sentiment que le périple touche à sa fin se fait sentir. On pédale presque à regret, l’enthousiasme s’estompe peu à peu. Nous traversons des villages étranges et peu accueillants. L’asphalte renvoie une chaleur étouffante, aride même. Bientôt Maman craque. Elle a la sensation de ne plus avancer, de s’enfoncer dans le bitume, de lutter à chaque tour de roues. Elle cherche l’ombre et la fraîcheur, sans la trouver. À bout de souffle, elle s’arrête. Nous avions pourtant fait une pause peu de temps auparavant, mais voilà.
Plus que le physique, c’est le moral de Maman qui en prend un coup ! Elle qui se croyait plus forte que les éléments. Après tout, c’est aussi ça le voyage itinérant : se remettre en question, se dépasser pour mieux connaître ses limites, et ses limites, Maman, elle se les prend en pleine face.
Après une longue pause, il faut retrouver la motivation de remonter en selle. Il ne faut surtout pas s’avouer vaincu dès le premier obstacle et si près du but.
Papa connaît bien Maman, et il reste patient, compréhensif. C’est important aussi dans ce genre de situation de s’aider, s’écouter, se comprendre. Ça paraît simple, mais ce ne l’est pas tant que cela.
On repart, c’est dur, mais ça en vaut la peine. On prend un peu plus son temps, c’est tout.
Et nous voilà de nouveau à Molinchart. On en rigole déjà. Louloup est bien content de retrouver la voiture et ses quelques jouets oubliés avant le départ. Cela dit, il ne les aura pas réclamés de tout le voyage, il y avait tellement d’autres choses à voir. Il repart aussi sec à sa cuisine préférée : soupe de sable.
Nous nous affairons à tout ranger, tout démonter, remorques et vélos. C’est fini.
Une question se forme déjà dans nos esprits : Quand est-ce qu’on recommence ?
Nous en profitons pour nous payer un petit restaurant sympathique avec vue sur la cathédrale de Laon. La citée médiévale est très belle, mais nos cœurs restent pincés à l’idée de devoir rentrer, de quitter cette nature, qui fut pour quelques jours notre demeure.
FIN
Waouuu...Salut à vous. Agréablement surpris de constater que nous avons des voisins qui partagent les mêmes passions que nous.Bravo pour vos récits et vos escapades. J'inscris votre lien sur mon petit site, à très bientôt.
RépondreSupprimerDany
Merci Dany,
RépondreSupprimeréchange de bons procédés, nous avons mis ton site dans nos liens,c'est même le premier.Faudra vraiment concrétiser un jour cette rencontre virtuelle.
A+